Chez mon barbier

Publié le par D@vid

 

     Il faut que je vous parle de mon coiffeur, ou plus précisément de ma séance de coupe.

Cela commence par une humidification des cheveux à l'aide d'un pulvérisateur du type de ceux qu'on utilise pour hydrater les plantes (mais à priori sans engrais !). Puis pour parfaire le mouillage mon « maître ciseleur » applique une serviette mouillée très chaude autour de ma tête. Il attrape sa paire de ciseaux fétiches pour alors commencer la coupe, si l'on peut dire ...

Mon coiffeur, que j'appellerai « Ohno » du nom du salon, commence invariablement par le coté droit, l'arrière, puis la gauche. Le geste est rodé, au bout de l'avant-bras raide les doigts s'agitent pour actionner les lames telle une tondeuse. Unes à unes les mèches de cheveux tombent au sol dans un silence monacal, pas une parole (on aurait bien du mal !). Puis il s'attaque au sommet du crâne, toujours avec la même concentration. Et enfin il égalise pour raccorder les côtés au dessus. Cette coupe, ou plutôt devrais-je dire cette tonte, prend environ 10 mn. Il faut dire que vu la complexité de l'opération on aurait du mal à comprendre comment il pourrait y passer plus de temps ! Le résultat n'en est par pour autant moche : il n'y a aucun style mais ce n'est pas quand même une coupe au bol.

Puis commence alors la phase de « finitions », c'est finalement le plus long ... et le plus agréable, digne d'un service à la japonaise. C'est parti pour vingt bonnes minutes de détente.

Ohno attrape son blaireau ( lui aussi sûrement fétiche !) et son bol de mousse et enduit toutes les bordures. Puis à l'aide d'un coupe-choux enlève tous les petits cheveux débordants.

S'ensuit alors le shampoing, à la japonaise ... à sec. Il se verse un shampoing liquide légèrement mentholé dans les mains et effectue alors un massage énergique du cuir chevelu : ça chauffe, ça détend, je me retiens pour ne pas m'endormir. Puis rinçage à l'eau bien chaude suivit de massages du crâne : là je dors déjà pratiquement !

La dernière étape consiste à appliquer sur les cheveux un baume fortement mentholé. Ca  chauffe fort, Ohno me masse de nouveau le crâne, puis le cou et les épaules, ça n'en finit plus, je suis complètement détendu, ramolli, je vais vraiment finir par m'endormir ... C'est bien le seul endroit où j'apprécie un massage japonais (réputés habituellement pour leur rudesse).

Les bonnes choses ayant toujours une fin, la séance se termine par un séchage et un coiffage. En partant, pour parachever la partie, j'ai droit à la rituelle séance de courbettes et de remerciements jusqu'à ce que je regagne la porte du salon.

Même pour 3 650 Yens je reviens dans deux mois M. Ohno ...

Les barbiers sont reconnaissables au rouleau rouge et bleu qui tourne devant leur boutique

 

Publié dans Curiosité !

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